Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
gausson.histoire.overblog.com

Découvrez le livre qui relate l'histoire de la commune de Gausson (22).

Voix de Gausson : 13 décembre 1914

Publié le 14 Décembre 2014 par Michèle Harzo

J’ai la paresse de regarder dans mon carnet gonflé de toutes les lettres reçues depuis mon départ, et je ne vous ai pas encore répondu. Excepté quelques déplacements, trois jours en première ligne, pendant lesquels on peut écrire à loisir, mais il est moins facile de faire partir les lettres. Deux jours de repos à l’arrière, ces jours-là, je les employais à écrire mais maintenant, je les emploie à me restaurer, ce qui consiste à faire la queue interminablement puis à se retaper avec le fromage et le litre de vin qu’on a réussi à acheter. Parfois, il faut se contenter du chocolat, mais quelquefois, on a la chance de trouver du beurre et des conserves, alors le festin est complet.

Depuis hier soir, je suis de retour dans le bois. Ce matin, nous avons changé de place. Nous avons quitté à regret le bon et solide gourbi construit de nos propres mains. Nous en avons cherché un autre à 200 ou 300 mètres en avant. N’en ayant pas trouvé d’assez grand pour faire un nouveau château (je crois vous avoir dit que le précédent s’appelait ainsi) nous en avons choisi deux : M. et moi dormiront dans l’un et les autres dans le second qui fait face au nôtre, à deux pas. A proximité, nous avons, d’une planche posée sur un bout de tranchée inachevée, fait une table où nous nous sommes assis ce midi pour dîner. Les chaises sont les bords de la tranchée capitonnées de gazon. Après dîner, j’ai lu et fumé la pipe dans le gourbi d’en face. Puis je suis rentré chez moi pour écrire sans quitter ma pipe. Un de mes amis écrit et fume de son côté. De temps en temps, nous nous arrêtons pour rallumer nos bouffardes et parler du pays où convergent nos pensées et d’où nous viennent des lettres qui nous ont fait prendre nos crayons. Ici, je fais une pause. Nous entendons des cris semblables à ceux qu’on pousse quand on monte à la charge et une musique lointaine. Ce sont, croyons-nous, les Boches qui s’amusent dans leurs tranchées. Ce n’est pas la première fois qu’ils nous donnent un concert. Ce sont sans doute les Turcs qui sont cause de cette joie, ce ne sont sûrement pas les Français. Mon voisin qui a été aux informations me certifie que c’est la charge et au pas redoublé. Les Français ont chargé à notre droite, paraît-il, mais nous n’en étions pas cette fois.

Vous êtes, me dites-vous, sans nouvelles de A… Serait-il prisonnier ? Les prisonniers ne peuvent pas écrire. Si d’autre part, il était blessé et prisonnier, ce n’est sûrement pas un Boche qui rédigera une lettre pour lui. Tranquillisez-vous, s’il était tombé au champ d’honneur, vous le sauriez….

Si vous voulez que je vous écrive plus souvent, dans chacune de vos lettres mettez-moi de quoi vous répondre. Le papier est introuvable…

A L. P (sans doute Alexandre Le Pavoux né à Gausson le 31/1/1884)

Mort au Champ d’Honneur

La « Voix » recommande aux prières de ses lecteurs, le repos de l’âme de Pierre Beurel, originaire de la Chapelle St Nicolas, décédé à Ypres en Belgique, le 24 octobre dernier à la suite de ses blessures

commentaires

Voix de Gausson : 6 décembre 1914

Publié le 9 Décembre 2014 par Michèle Harzo

Lettre d’un prêtre du diocèse qui combat sur le front depuis plusieurs mois.

Nous devions partir aujourd’hui de…. Et nous sommes toujours là. Je viens de visiter une paroisse située à un kilomètre et qui a été bombardée. L’église est brûlée et l’aspect du bourg est d’une tristesse infinie.

J’étais avec mon confrère le Père X… et un autre ami. Avant notre départ, le Père l’a échappé belle. Il se trouvait près d’un feu de campagne sur lequel chauffait du café et il causait tranquillement avec son brigadier et un soldat lorsqu’un obus a éclaté au-dessus de leurs têtes, un énorme éclat est tombé au-milieu d’eux, a enlevé la marmite, le café, les quarts … mais ne leur a fait aucun mal.

….

Hier, nous avons été relativement tranquilles. Aujourd’hui, les Boches sont enragés.

Nous avons été repérés par un avion allemand et maintenant, ils s’en donnent à cœur joie. Jusqu’ici il n’y a que des chevaux blessés, ce n’est rien….

Nous ignorons ce que nous allons devenir. En réalité, nous avons bien rempli notre rôle et rendu un réel service en maintenant une position où nous étions seuls au début. Ma seule batterie a tiré 5000 obus ou autres : c’est bien pour du 90.

Reviendrons-nous au feu ? Les officiers le croient. Mais je pense que si nous sommes carrément victorieux dans cette bataille, notre présence ne sera plus indispensable et notre rôle actif sera terminé. Mais ce n’est qu’une opinion et la mienne a peu de poids…

commentaires

Voix de Gausson : 29 novembre 1914

Publié le 5 Décembre 2014 par Michèle Harzo

Du fond des tranchées, je pense souvent à ma famille, à mes parents, à ceux des miens qui se battent, qui tombent. Ai-je besoin de vous dire que ces pensées me réconfortent et me donne beaucoup de courage ? Du courage, on en a besoin à la guerre.

Ce qui me frappe le plus, c’est que je prends part à une guerre qui, dans le fond n’a rien de moderne. On se bat de tranchées à tranchées et à travers des créneaux comme dans les anciennes guerres. Il convient d’ajouter que l’on se bat, du moins pour ce qui est de l’infanterie, à faible distance : 250 m, 300m, 400m au plus. L’usage de l’arme blanche, la baïonnette, dont on a tant parlé dans les premiers mois de guerre, n’est plus aussi actif. Il serait beaucoup plus juste, semble-t-il, que dans la plupart des cas, la guerre actuelle se réduit à de violents combats d’artillerie. Nuit et jour, nos oreilles sont assourdies du bruit de la mitraille. Les obus passent au-dessus de nos tranchées et vont éclater plus loin avec un fracas d’enfer. C’est le cas de l’artillerie française dont le tir est d’une grande justesse. L’artillerie allemande ne fait pas un bruit moins assourdissant qui nous épouvante et nous terrifie. Cela est surtout vrai des 220, surnommés non sans ironie, des « marmites » par les soldats de France. Un de ces derniers jours, les boches en ont lancé plus de 40 sur nos tranchées qui ont éclaté tout à côté sans faire presque le moindre mal. Ah ! si le tir allemand était aussi précis que le nôtre, ce serait terrible. Mais ils tirent, ils tirent encore, ils tirent toujours sans se rendre bien compte du résultat.

Que de fois j’entends mes compagnons dire : «Nous ne craignons ni leurs balles, ni leurs « schrapnells 1», mais nous redoutons leurs « marmites ». Celles-ci en tombant font dans la terre un trou où l’on pourrait facilement enterrer un cheval. A 15 mètres, elles n’ont plus d’effet.

Presque nul également, est le résultat des nombreuses observations de leurs « taubes 2». En voyons-nous des aéroplanes allemands ! L’air est aussi très souvent occupé par des avions français. Pas besoin de sortir de nos tranchées ou de lever les yeux pour les apercevoir, il nous suffit d’entendre les nombreux coups de canon que l’ennemi tire sur eux, toujours sans résultat. Les reconnaissances d’aéroplanes sont toujours suivies de duels d’artillerie qui se prolongent bien avant dans la nuit.

Vous parlerai-je de l’entrain des troupes ? Il est excellent à tout point de vue. A cela, ajoutez que le ravitaillement est admirablement fait et …que l’on nous gâte par des dons multiples que l’on fait en linge chaud de toute nature. Du fond du cœur, les soldats remercient les personnes charitables qui pensent à eux.

Que Dieu protège la France et nous donne la victoire !

1 schrapnell : obus contenant des balles

2 Taube : type d’avion allemand

commentaires

Voix de Gausson : 22 novembre 1914

Publié le 30 Novembre 2014 par Michèle Harzo

C’est une chose bien triste que la guerre, et les batailles qui se livrent sont vraiment cruelles.

Je suis sorti l’autre matin d’une tranchée et nous avons fait plus de 5 lieues pour en rejoindre une autre. Nous y sommes arrivés dans la soirée. Nous entendons le canon gronder et la fusillade est continuelle. Dans la plaine qui s’étend au-devant de nous, j’aperçois plusieurs chevaux, des vaches et d’autres animaux qui gisent là, tués par les obus et les balles. Il n’y a plus un habitant dans la localité où nous nous trouvons, ils ont tous fui, abandonnant ce qu’ils possédaient. Hier, nous avons fait plusieurs prisonniers. Deux soldats français d’un régiment d’infanterie sont arrivés, ils avaient été pris par les Boches, ils ont réussi à s’évader. C’est chez nous qu’ils sont venus se réfugier.

J’ai acheté du linge et des chaussures. Il m’a fallu payer un bon prix : tout est rare. Les ennemis ont tout volé et tout saccagé. Voilà 3 jours que je suis en train de vous faire cette lettre. Il y a eu une bataille hier. Devant nous gisent 30 Allemands que nous avons tués. Aujourd’hui, nous leur avons enlevé leur casque.

Une autre lettre

Ici, les habitants se sont tous sauvés, les autres ont été tués. Toutes leurs maisons ont été incendiées par les obus. La vue de ce spectacle est épouvantable. Voilà 15 jours que nous bataillons. Impossible de sortir, ni même de se laver, impossible aussi d’écrire, on ne trouve plus de papier. Les balles sifflent au-dessus de ma tête.

commentaires

La Voix de Gausson : 15 novembre 1914

Publié le 25 Novembre 2014 par Michèle Harzo

La Voix de Gausson : 15 novembre 1914

Régulièrement, le recteur de Gausson reproduisait dans le bulletin paroissial, la « Voix de Gausson », les lettres que les soldats envoyaient à leur famille. Ils y décrivent leur vie sur le front.

La plupart ne sont pas signées (on ne voit qu’une initiale), certaines ont été écrites par Jean Nivet, vicaire de Gausson.

Elles sont toutes des témoignages de la dure réalité de la guerre.

Voici la première, parue le 15 novembre 1914 :

C’est de mon « terrier » que je vous envoie ce petit mot. Dimanche, jour de la Toussaint, j’ai eu pour la première fois depuis mon arrivée ici, le bonheur d’assister à la messe. Pendant tout le mois d’octobre, j’en ai été privé. Ce jour-là, vers une heure de l’après-midi, nous sommes partis, chargés comme des mulets. Nous avons passé une partie de la nuit dans un verger, sous les pommiers. Le matin, vers deux heures, nous nous sommes dirigés vers les tranchées. C’est là que je me trouve au moment où je vous écris, assis sur un peu de paille humide. Le canon allemand lance ses obus par-dessus nos têtes, on les entend passer en sifflant. Ils vont s’abattre sur le village voisin. Ce village est complètement en ruines. On ne voit plus que des maisons désertes, découvertes. L’église n’est pas épargnée, la toiture est trouée et l’un des contreforts du clocher est percé de deux obus, si bien qu’en ce moment, le pauvre clocher menace de s’effondrer. Autour du village, les arbres sont, les uns déracinés, les autres broyés. On voit des trous affreux creusés dans le sol, des trous faits par les « marmites » prussiennes. Ils sont si vastes qu’on pourrait y enterrer les cadavres de plusieurs chevaux. Dans ces conditions, vous imaginez le carnage que font de pareils obus quand ils tombent sur une section d’hommes. Je vous parle des canons allemands mais n’allez pas croire que les nôtres restent muets : non, ils « crachent » bien et je pense que les Boches ne sont pas en sûreté dans leurs trous, loin de là. Quand il leur arrive 5, 6, 7 ou 8 obus sur leurs tranchées, ils ne doivent pas sourire. Je m’imagine qu’ils aimeraient mieux être ailleurs que de se trouver en pareille posture…
jusqu’ici, il n’est tombé sur nos « terriers » aucun obus ennemi. Quant aux fusils boches, ils travaillent eux aussi. De temps en temps, ils envoient quelques « sifflantes ». On baisse instinctivement la tête, elles passent et c’est tout…

Un autre soldat écrit :
Nous sommes terrés comme des lapins depuis un mois et demi. Dans les moments libres, on lit et on fume. On est à 1m50 sous terre, un parapet de 60cm nous protège du côté de l’ennemi. Les tranchées sont couvertes de feuillages et de paille, le tout recouvert de terre. Il n’y fait pas froid, mais on s’y ennuie.

commentaires

Succès de l'exposition

Publié le 20 Novembre 2014 par Michèle Harzo

La bibliothèque n'avait jamais vu autant de monde : près de 200 personnes pendant ces 2 jours d'exposition.

Lundi et mardi, ce fut le tour des enfants des écoles...

Grande satisfaction des visiteurs et... des organisateurs...
Merci à tous ceux qui ont accepté de nous prêter un de leurs précieux objets. Ils rendaient cette exposition très réaliste.

Pour clore le chapitre "notices communales", voici les extraits de l'après-guerre racontée par les instituteurs du coin.

Noël 1918 : quelle différence avec Noël 1917. Tout respire la joie de vivre. Il n’y a qu’une ombre au tableau et l’on entend souvent : « Comment se fait-il qu’après 5 semaines on n’ait pas encore abouti ? Si les Boches avaient été vainqueurs, il y a longtemps que nous aurions dû subir leurs conditions. » (Plouguenast)

Juin 1919 : La paix est enfin signée. Pourvu que la démobilisation soit activement poursuivie, car un mécontentement toujours grandissant se remarque chez les paysans qui ne comprennent pas pourquoi on ne leur rend pas immédiatement ceux des leurs qui restent. (Plouguenast)

La fête du 14 juillet 1919, dénommée fête de la Victoire, a donné lieu aussi à des manifestations patriotiques. (Uzel)

Les cultivateurs deviennent de plus en plus égoïstes et refusent de vendre les produits de leur ferme si on ne veut pas donner le prix fixé par eux.
Les ouvriers des campagnes qui ont une nombreuse famille sont bien à plaindre, car le gain n’a pas augmenté dans les mêmes proportions que le coût de la vi
e.

Pendant ce temps, les producteurs s’enrichissent et les marchands font des bénéfices fabuleux.

Espérons, pour l’avenir du pays, que cela change rapidement. (Plouguenast)

!!!

à noter :les soldats sont rentrés très progressivement au pays. On peut voir sur les fiches matricules que certains ne sont revenus qu'à la fin de l'année 1919 : par exemple,Ange Marsoin, futur maire de Gausson, n'est rentré que le 20 septembre 1919.

commentaires

Exposition "la guerre 14/18 vécue par les Gaussonnais"

Publié le 15 Novembre 2014 par Michèle Harzo

cartes postales écrites par les soldats
cartes postales écrites par les soldats

Un aperçu de notre exposition qui sera ouverte au public le samedi 15 novembre de 14h à 18h et le dimanche 16 novembre de 10h à 12h et de 14h à 18h à la bibliothèque de Gausson (près de la salle des fêtes) - entrée gratuite

à voir :

- les fiches matricules des 85 Gaussonnais morts pour défendre la France classées par thèmes

- un uniforme de poilu, des armes, des objets fabriqués dans les tranchées, des décorations

- la transcription des "Voix de Gausson" parues en 1914 et 1915

et ... une quarantaine de lettres et cartes postales envoyées par les soldats... qu'on a le droit de lire....

Venez nombreux

Exposition "la guerre 14/18 vécue par les Gaussonnais"
commentaires

11 novembre 1918 à Gausson et dans les environs

Publié le 9 Novembre 2014 par Michèle Harzo

La fin de la guerre

La cessation des combats a provoqué chez les habitants une grande joie qui s’est traduite par une sonnerie de cloches de 4 heures, pavoisement et illuminations et retraite aux flambeaux. Les écoliers des écoles n’ont pas été les derniers à manifester leur contentement. Ils ont parcouru la ville, drapeau en tête, en chantant des hymnes guerriers. (Uzel)

Enfin c’est la fin. Le Boche s’avoue vaincu. La nouvelle de l’Armistice a fait déborder les cœurs de joie et d’enthousiasme. Les peines semblent oubliées, les mutilés sont radieux. Qu’ils sont beaux !
Malgré notre curé et notre secrétaire de mairie, les cloches ont sonné pendant une grande partie de la journée. Le soir, la retraite aux flambeaux était superbe. Les jeunes gens de la commune ont chanté et dansé sur la place publique pendant la plus grande partie de la nuit.
(Plouguenast)

Le conseil de révision vient d’avoir lieu. Les jeunes gens de la classe 20 étaient bien joyeux et on sentait cette joie bien sincère. (Plouguenast)

Jour béni de la victoire que nous avons attendu si longtemps, de combien de jeunes vies a-t-il fallu payer ! (Uzel)

(textes écrits par les instituteurs de Plouguenast, Uzel, Moncontour et La Harmoye)

A consulter sur le site des :

Archives 22, archives en ligne, notices communales

http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/NC/ncx/connexion.aspx

commentaires

Notices communales : le moral des habitants

Publié le 2 Novembre 2014 par Michèle Harzo

Extraits des notices communales écrites par les instituteurs pendant la guerre 14/18.
(à consulter sur Archives 22, archives en ligne, notices communales)

http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/NC/ncx/connexion.aspx

Notice écrite par l'instituteur de Plouguenast

Janvier 1917 : Profitant des fêtes de Noël, j’ai rendu visite aux parents de tous nos élèves. Presque partout je n’ai trouvé que découragement et désillusion. J’ai fait de mon mieux pour redonner courage à ces pauvres femmes, seules depuis de si longs mois, à tous ces vieux qui n’aspirent qu’au repos. On est pressé de voir cette maudite guerre finir et ceux qui ont le plus souffert sont encore ceux qui gardent la plus grande confiance dans le succès final.

Avril 1917 : L’annonce de la déclaration de guerre des Etats-Unis à l’Allemagne n’a pas causé ici la joie que j’attendais. On prévoit une plus longue durée de la guerre.

Août 1917 : Nous venons de causer avec des poilus permissionnaires dont deux des troupes de Verdun. On est réconforté par leur bonne humeur et leur confiance enfin revenue.
« Si les Russes tiennent bon, la guerre sera terminée avant l’arrivée des Américains ! »

Septembre 1917 : La défection russe a rembruni les fronts.
Les permissionnaires s’attendent à une formidable offensive ennemie avant l’hiver. Ils sont d’une humeur exécrable et prennent 2, 3 jours de permission de plus. Les épouses et les vieux deviennent méchants.

Janvier 1918 : Noël et le jour de l’an se sont passés bien tristement. Heureusement que les allocations sont largement distribuées.

Avril1918 : Les soldats permissionnaires sont de plus en plus découragés. Il est grand temps qu’une heureuse offensive vienne redonner du courage à nos braves gens.

Août 1918 : Depuis le début de l’offensive victorieuse, les visages se sont rassérénés. On sent que le dénouement est proche et que le soldat, enfin sorti de ces maudites tranchées, a repris possession de toutes ses facultés.

commentaires

Notices communales : la vie pendant la 1ère guerre mondiale

Publié le 26 Octobre 2014 par Michèle Harzo

Extraits des notices communales écrites par les instituteurs pendant la guerre 14/18.

(à consulter sur Archives 22, archives en ligne, notices communales)

http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/NC/ncx/connexion.aspx

Le départ des hommes pour l’armée a obligé les vieillards, les femmes, les enfants à travailler les terres qui ont été un peu moins bien cultivées et ont rapporté de moins belles récoltes. Celles-ci se sont toujours très bien vendues. (L’Hermitage Lorge)

La culture a peu souffert. Les femmes, les jeunes filles aidées des jeunes gens de 12 à 18 ans, ont pris hardiment la charrue et la herse. Toutes les terres ont été cultivées, les récoltes ont égalé celles des années précédentes. (La Harmoye)

Fin août 1914, les réquisitions de chevaux et de voitures ont commencé. C’étaient des spectacles impressionnants que ces longues files de charrettes de de toute nature, ces nombreux chevaux pris par l’autorité militaire. (Moncontour)

Chaque année, un grand nombre d’écoliers ont quitté l’école au commencement de mai et ne sont rentrés que le 1er novembre au plus tôt. Malgré tout, l’instruction des enfants n’a pas trop souffert : 54 ont obtenu le certificat d’études primaires, 3 ont réussi au concours des écoles nationales professionnelles. (L’Hermitage Lorge)

Le cultivateur s’est enrichi, il s’habille mieux qu’autrefois. Les récoltes se vendaient 4 à 5 fois et parfois, 6 à 7 fois le prix d’avant la guerre. Les jeunes gens font les hommes, ils fument la pipe et boivent la bolée.
Le salaire des ouvriers est monté. (La Harmoye)

En 1914 et en 1918, à la suite des grandes poussées allemandes, de nombreuses familles de la région parisienne, originaires de la Harmoye sont venues passer, dans la commune, les mauvais mois où l’on pouvait craindre l’invasion de Paris. (la plupart chez des parents) (La Harmoye)

Une vingtaine de prisonniers allemands sont venus travailler dans la carrière de Cartravers. En été, ils étaient employés chez des cultivateurs, presque tous travaillaient bien. (La Harmoye)

commentaires
<< < 10 20 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 > >>