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Découvrez le livre qui relate l'histoire de la commune de Gausson (22).

La première école de filles en 1733

Publié le 12 Janvier 2019 par Michèle Harzo

La première école de filles en 1733

Transcription du dossier 

A Monseigneur l’illustrissime et Révérendissime Evesque et Seigneur de Saint Brieuc, Missire Louis François de Vivet de Monclus, conseiller du Roy en tous conseils

 

Supplie humblement,  Noble et discret Messire Toussaint Ysaac de Boisboissel, recteur de Ploeuc

 

-exposant que par testament du  20 septembre de l’an mille six cent soixante-sept, il aurait été donné et légué à jamais en l’avenir par honorables filles Janne Boilevin et Janne Grosset une maison, cour et jardin et petit enclos situés dans le Bourg de la trêve de Gausson à la charge de dire une messe par semaine aussi à jamais et à l’avenir par le prochain prêtre de leur famille,  en cas qu’il s’en trouva , sinon par un autre prêtre.  Pour l’honoraire de laquelle messe, les dits prêtres jouiront successivement chacun en leur temps de la dite maison en bon père de famille.  Ainsi qu’il en est dit dans le testament, que ne trouvant aucun prêtre de la lignée des dites fondatrices, ni aucun prêtre qui veuille posséder la dite maison à la charge de dire une messe par semaine, la dite maison a été estimée à  12 livres par chacun, outre l’entretien nécessaire et les réparations que les fermiers seraient chargés de faire sans qu’on ait cru pouvoir l’estimer, ni qu’on n’ait pu pouvoir l’affermer davantage, laquelle dite somme doit être employée chaque année  à dire des messes aux intentions des dites fondatrices suivant le dit testament.

- expose de plus que votre dit suppliant que Mademoiselle  Dessalles Trézel est dans le dessein de trouver la somme de cent livres de rente annuelle sur bons et valables hypothèques pour fonder une école charitable par des jeunes filles de la trêve de Gausson, pour le soulagement de pauvres malades de la dite trêve, s’il plaisait à votre Grandeur de changer la disposition du dit testament et d’accorder aux maîtresses d’école  qui veulent s’y établir,  sous votre bon bon plaisir de changer la disposition  de jouissance de la dite maison qui est l’unique commodité pour cet effet qui a été trouvée dans le dit bourg de la trêve de Gausson, ce qui serait très avantageux au bien public et à l’instruction de la grande paroisse . Surtout que cette trêve est fort peuplée, et les enfants peuvent s’y rendre en grand nombre pour assister aux instructions qui s’y feraient, qu’enfin les héritiers des fondatrices agréent de tout leur bien le changement  qui est même conforme aux déclarations du Roy concernant l’établissement de petites écoles  et spécialement, celles du 3 décembre 1698 enregistrées au Parlement le 20ème du même mois, qui portent en termes formels que dans les lieux où il n’y a pas de fonds pour les petites écoles, il pourra être imposé sur tous les habitants la somme de 150 livres pour les maîtresses d’école  et 100 livres pour que les lettres  nécessaires soient envoyées sans frais sur l’avis que les Archevêques, Évêques et Commissaires  dans les provinces en donneront au Roy. Ce qui engage votre suppliant à requérir très humblement comme il le fait pour le bien et l’avantage du peuple de Dieu

Qu’il vous plaise Monseigneur

Voir ici attaché, la copie du dit testament en date du 20 septembre 1667 et l’acte de consentement des héritiers des dites fondatrices en date du 24 mai présente année 1732

Le tout considéré eut égard aux raisons, desseins et aux vœux publics, pour cet établissement dont votre suppliant à l’honneur de vous assurer, usant de votre autorité épiscopale en considération de la fondation qu’est prête de faire Mademoiselle Dessalles Trézel, donner et accorder aux honorables filles Marie Grosset et Henriette Rault, filles dévotes, que nous avons fait inscrire tant aux Dames Ursulines qu’aux Dames de la Croix pour cet emploi dans la  dite maison appelée communément « le petit couvent » située dans le dit bourg de Gausson pour en disposer  comme l’auraient fait les chapelains à jamais et à l’avenir, pour elles et celles qui leur seront adjointes , nommées par votre Grandeur, pour faire l’école, conformément à ladite fondation, aux jeunes filles de la dite trêve de Gausson, leur apprendre à lire, à écrire le catéchisme, à coudre et à faire des bas, de garder les règlements qui leur seront donnés par votre Grandeur, de soulager et de visiter les pauvres malades  suivant leur pouvoir, d’entretenir la dite maison de tout ce qui lui sera nécessaire et d’y faire toutes les réparations requises aussi à jamais et à l’avenir et de plus, de payer par chacune, la somme de 12  livres au prêtre qui sera pourvu de la fondation des dites Boilevin et Grosset pour dire des messes suivant leurs intentions marquées dans le dit testament

Et vous ferez bien

Lettre signée par M. T. Y. Boisboissel, sieur de Ploeuc

 

Vu la requête ci-devant, des pièces référées ci-jointes avec le consentement des parties intéressées, je requiers pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes, qu’il plaise à Monseigneur l’Evêque de Saint Brieuc permettre l’usage de la maison et dépendances mentionnée dans la dite requête aux sœurs ci-dénommées , aux charges ci-portées, pour que la nomination des sœurs qui seront employées à l’instruction des jeunes filles de Gausson et l’approbation d’icelles, sera à la disposition de Monseigneur et de ses successeurs

Fait à Saint Brieuc le 28 janvier 1733

Signé :  Micault, promoteur

 

Réponse de l’Evêque

Louis François par la miséricorde de Dieu et par la grâce du S.S., Évêque et Seigneur de Saint Brieuc, conseiller du Roy en ses Conseils, vu la requête ci-devant , et d’ autre part, avec toutes les pièces jointes , l’ensemble des conclusions de notre promoteur, désirant prouver qu’il est en nous, l’éducation chrétienne de la jeunesse de notre diocèse, nous avons permis et permettons par ces présentes, l’usage de la maison et dépendances mentionnée dans la dite requête

à honorables filles Marie Grosset et Henriette Rault, nous, confiant dans leur zèle et capacité pour l’instruction des jeunes filles de la trêve de Gausson de notre diocèse à sa charge, et de s’en acquitter fidèlement, à l’effet de quoi, nous leur accordons notre approbation pour tant et si longtemps qu’il nous plaira, nous réservant et  à nos successeurs de nommer et approuver les personnes que nous jugerons propres à cet emploi parce que les dites sœurs entretiendront en bon état et dues réparations la susdite maison et dépendances, et payeront  en outre chaque année la somme de 12 livres pour desservir la fondation pour laquelle la maison avait été léguée et comme la dite somme de 12 livres provenant de la ferme de la dite maison n’est pas proportionnée au service requis par la fondation d’une messe par semaine, nous avons réduit et réduisons le service à deux messes par mois, les deux derniers exceptés à chacun desquels il sera célébré une messe seulement

Donné à Saint Brieuc dans notre Palais épiscopal, sous notre seing, celui de notre secrétaire, sous le sceau de nos armes

Le 30 janvier 1733

Signé :  Louis François, Evêque et Seigneur de Saint Brieuc

La première école de filles en 1733
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